Tragédie de Solhan, ou la nécessité de connaître l’Amour Pur

La tragédie de Solhan a inspiré cette réflexion à notre consoeur Soré Ramata pour qui on ne sortira pas de l’enfer de l’intolérance  source d’exclusion et de mort si nous n’interrogeons pas nos croyances pour les adapter à l’exigence de l’humain qui est essentiellement Amour. Lisez plutôt !

Tragédie de Solhan, ou la nécessité de connaître l’Amour Pur.

C’est une calamité humaine. Encore une. 132 personnes fauchées à la vie ce 05 juin 2021.  Ils ont anéanti Solhan, commune perdue de la province profonde du Yagha.

Le Faso est donc au bord du gouffre. Et les Burkinabè mesurent l’immensité de ce désastre. Mais tout porte à croire, qu’ils ne savent pas ce qui en est la cause. Pas plus que les grandes puissances occidentales et leurs organisations comme l’ONU.

Chaque gouvernement, depuis l’existence du pays, essaie ce qu’il peut sans bien sûr toucher la cause première de cette catastrophe. La croyance. Nos croyances. Nos religions. Nos certitudes.

Le Burkina Faso est confronté à un problème spirituel récurrent. C’est mon sentiment.

Plus récemment. Yirgou. Janvier 2019. On s’en souvient. Plus de 60 personnes arrachées à la vie. On s’en remémore encore : 30 vies cramées au lance-roquette et dans le feu. C’était en janvier 2016. Ouagadougou était transpercée par des balles meurtrières d’individus armés…

Blaise Compaoré tant décrié, vomi, et chassé du pouvoir a vu ses héritiers avec le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) prendre sa place en 2015. Tel père, tel fils, dit l’adage. Le drame continue. Alors, pourquoi s’étonner et s‘émouvoir sur notre actuelle souffrance ? Avions-nous changé nos mentalités et donc nos comportements ? Sommes-nous, le changement positif que nous désirons voir et en jouir ? L’effondrement socio-politique fait bel et bien le sinistre lit des illuminés de tout acabit.

Ils l’ont tous mal compris

Avec la bible, chacun prétend en savoir plus sur Dieu que Dieu lui-même. Et Ils se permettent de brûler leurs fétiches. Avec le Coran, d’aucuns se disent messagers et se voient plus croyants que les autres. Avec leurs fétiches, ils se croient devins, interprètes et intermédiaires des dieux ivres de sang.  Chacun assure détenir La Vérité Divine quand bien même il n’a pas écouté avec profondeur Le message divin originel. Ils l’ont tous lu, mais n’en ont pas saisi la quintessence. Le ouï-dire, ils l’ont hérité. Et Ils en font leurs écritures saintes. Et le transmettent de génération en génération. Puis, s’ensuivent la déshumanisation et la sécheresse de nos cœurs. A mon humble avis de pauvre créature, le message de de base de La Vie ou de toutes nos méthodes d‘adoration du Divin est le même : nous sommes Un. Une famille. L’amour est la seule essence qui nous Unit. Alors, pourquoi nous massacrer ? Pourquoi nous haïr ? Pourquoi nous vilipender pour un oui ou pour un non, pour un bien matériel, pour une idée ? La façon dont nous interprétons Le Message divin est la source de tous nos maux. Dans un même groupe, l’essence du même message divise et provoque tueries et excommunications… Semer le désespoir moral devient un enjeu idéologique. Endeuiller le plus possible est un motif de fierté. Anéantir des générations entières est une sainte performance. Une ignorance arrogante s’érigeant en culture. Ainsi il en a été hier, ainsi il en sera demain et toujours! Pourquoi ? Tout simplement, parce que certains ont proclamé leur raison, comme la Raison suprême, source de toutes les vérités. Il s’ensuit qu’aucun sacrifice n’est de trop quand il s’agit de faire respecter les préceptes de la Raison suprême. Au nom de la prétendue Raison suprême, on tue, on mutile, on brule, on anéantit tout ce qui n’entre pas dans l’ordre établi par les nouveaux censeurs de la pensée. Mais qu’est-ce que c’est que cette raison qui détruit la famille, qu’est ce que c’est que cette raison qui détruit la patrie, qui éteint l’Amour, qui tue la paix ?

Retrouver le sens de L’Amour pour sauver le Faso

Que faire donc? Comment s’en sortir? Du Président Roch Marc Christian Kaboré à Noraogo, le citoyen lambda que nous sommes, nous prenons le problème  comme s’il s’agit d’une affaire de stratégie militaire, de  clivage économique ou éducationnel. Pourtant la dimension spirituelle du problème nous parait évidente.

La solution n’est pas: « ce qui devrait être fait ». La solution est : « qu‘est-ce que nous pouvons faire, si nous choisissons de le faire ?“ C’est une invitation. Non, un devoir. C’est un désir. Non une obligation. C’est une intention. Non, une exigence.

Il revient ainsi aux citoyens que nous sommes d’être ouverts, d’aller au-delà de ce que nous croyons, de ce que nous croyons savoir. Cela implique de garder une partie, la partie de l’humanité de nos anciennes méthodes d’adoration du Divin ou de la Déesse ou de La Vie pouvant servir. La nouvelle, plus large, inclura cette partie.

Yirgou. Solhan. Les déliquescences :  politiques sociales, morales se perpétueront. Elles se perpétueront si nous refusons de changer. Si nous nous accrochons toujours avec ténacité, à nos anciennes croyances désuètes. A ces anciennes croyances. Personne ne veut les déshonorer en les rejetant, d’emblée. Pourtant, il n’est point question de cette alternative: ou rejeter l’ancienne ou accepter l’ancienne, totalement. L’autre possibilité. Examiner l’ancienne. Y repérer ce qui engendre des dysfonctionnements. Et évidemment les remplacer. Ce qui revient à développer l’ancienne en l’améliorant pour la rendre tout simplement Fonctionnelle.

Rejeter complètement nos croyances actuelles reviendrait à discréditer aussi bien ce qui a été enseigné, compris, fait et par conséquent ce qui a été bon à un moment pour notre patrie, pour nous, et nos enfants. Pour l’heure, la seule chose qui s’avère, c’est simplement d’admettre que l’on n’a tout simplement pas une compréhension complète du Vrai Message Divin ou tout simplement de La Vie. Vivre dans un monde de paix. Jouir du Paradis. Oui. Jouir du Paradis terrestre. Oui, la terre est Le paradis. Oui, le Burkina, en est Un.

Mais cette tendance à s’accrocher au passé, à refuser l’innovation ou la nouvelle pensée jusqu’à ce qu’on soit forcé de le faire, freine le processus évolutif du Burkina Faso et des Burkinabè.

Après Solhan,  nous devons accélérer le processus. Et cela peu importe notre méthode d’adoration du Divin et du Sacré, et où de la Déesse. Il faut admettre que certaines de nos anciennes croyances, vérités sur Dieu ou Déesse et sur La Vie sont tout simplement devenues obsolètes. Et pour cause, il y a quelque chose que nous ne comprenons pas à propos de Dieu-Déesse et de la Vie, Or c’est cette compréhension qui aurait permis de tout changer. Partant de cela, l’on peut accepter une nouvelle compréhension de Dieu-Déesse et de la Vie, une compréhension qui engendrera un nouveau mode de vie.

Le changement commence par soi

Les leaders déterminés peuvent explorer et examiner cette nouvelle compréhension. Si elle s’aligne sur leur vérité intérieure et connaissance, cela leur permettra d’élargir leur système de croyances en l’y incluant. Et finalement, chacun peut choisir de vivre sa vie basée sur ses plus hautes valeurs de croyances plutôt que les dénis de celles-ci.

De cet engagement jaillira un Burkina de paix, d’amour, et de prospérité.

Mais, pourquoi mettre l’accent sur la nature de nos anciennes méthodes d‘adorations divines ou nos certitudes ? Qu’en est-il de la situation juridico-socio-politico-économique ? En ce moment, nos comportements ne sont-ils pas ce qui nous causent le plus de peine ? Si oui, alors, il faut que nous changions nos croyances. Le changement de croyance engendre des comportements nouveaux. Donc Une humanité nouvelle. Un nouveau Burkina. Un Faso de quiétude et d’amour pur.

Ramata SORÉ

 

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