« La pratique du journalisme d’investigation dans le journal L’Evénement (2020 à 2022)» c’est sous ce thème qu’Ibrahim Billa a soutenu son rapport de fin de cycle, à l’Institut panafricain d’études et de recherches sur les médias, l’information et la communication (IPERMIC) de l’Université Joseph Ki Zerbo.
Durant trois mois de stage au journal, Ibrahim Billa a appréhendé la pratique du journalisme d’investigation. A en croire l’étudiant, il avait pour objectif de montrer en quoi la pratique de l’investigation comporte à la fois des insuffisances, mais aussi des points positifs. C’était alors le lieu pour lui de voir si la pratique de l’investigation à l’Evénement est conforme aux principes et exigences en la matière, ainsi que ce qui concerne le respect des normes éthiques et déontologiques.
De ses recherches, il ressort de façon globale que, l’Evénement pratique l’investigation de manière professionnelle et rigoureuse. Ses études ont révélé que les sujets d’enquêtes sont pour la plupart issus des initiatives des journalistes. « Ce qui est très bien en termes de pratique d’investigation » souligne l’étudiant. Selon son explication, lorsque les sujets sont proposés par les journalistes eux-mêmes, cela prouve qu’ils sont autonomes dans la pratique et qu’ils peuvent minimiser le risque de manipulation d’autres personnes.
Autres points relevés, c’est taux élevé de traitement de sujets liés à la corruption (soit 31,03%). En effet, les résultats de ces recherches montrent que dans le cadre de ses investigations, L’Evénement donne une place capitale aux questions de corruptions. A la suite de ces questions, viennent celles relatives aux abus de pouvoir, à la justice et aussi terrorisme. Ce qui rejoint la ligne éditoriale du journal, axée sur la défense des droits humains, la promotion de la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption.
Des enquêtes de longues durées et une diversité de sources
En plus de cela, l’hypothèse principale de cette recherche, selon laquelle « La pratique de l’investigation à L’Evénement consiste en un traitement professionnel et rigoureux de l’information à travers des recherches approfondies de longue durée et la consultation de plusieurs sources d’information » est confirmée par les résultats de l’étude. Cela se justifie par le fait que, non seulement L’Evénement met un temps plus long dans la réalisation de la majorité de ses enquêtes (60% des enquêtes prennent plus d’un mois), mais consulte également plusieurs sources pour la réalisation de ces enquêtes.
Ainsi, plus le temps mis dans la réalisation de l’enquête est long, plus le nombre de sources consultées par le journaliste est élevé. Ces résultats ont permis à l’étudiant de confirmer alors que la pratique de l’investigation à L’Evénement, même s’il y a des aspects à améliorer est d’une manière générale appréciable.
Comme insuffisances relevés, Ibrahim Billa est revenu sur l’objectivité dans la relation des faits. A ce niveau, l’impétrant a déploré l’emploi régulier d’adjectifs qualificatifs, d’adverbes et de commentaires dans certains des articles d’enquêtes. « Les articles d’enquêtes ne doivent pas convoquer des adjectifs, des commentaires, donc à ce niveau, il y a à revoir » a-t-il expliqué. Comme suggestions, il a été recommandé au journal de renforcer continuellement, à travers des stages de perfectionnement, les capacités des journalistes en matière d’investigation pour l’amélioration de la pratique.
Egalement, les journalistes eux-mêmes doivent s’approprier les textes régissant la profession tant au plan national qu’international afin de se prémunir au maximum de toute dérive. « Aussi, que L’Evénement essaie de dégager un peu plus de fonds pour soutenir les journalistes qui se lancent dans l’investigation pour une production de qualité » nous a-t-il confié à la fin de sa présentation.
A l’issue de sa présentation, le jury présidé par l’enseignant à l’IPERMIC, Dr Lassina Kaboré, lui a décerné la note de 16/20 avec la mention très bien. Ces travaux de recherches au sein de la rédaction du journalont été possibles avec l’accompagnement de son Maître de stage, le directeur de publication de L’Evénement, Atiana Serge Oulon. Ce dernier, pour sa part, n’a pas tari d’éloges à l’endroit de l’étudiant. Celui-là qui a s’est investi dans la production des articles même après sa période de stage.
Il l’a décrit comme un étudiant respectueux, dévoué au travail. Il l’a félicité pour le travail abattu. Le directeur de soutenance de l’étudiant Dr Taïrou Bangré quant à lui a reconnu les qualités de l’étudiant et a déclaré satisfaction et sa fierté de constater l’achèvement des travaux de recherche au bout de ses trois ans d’étude à l’Institut panafricain d’étude et de recherche sur les médias, l’information et la communication.
Minata Dabiré
