A la date du 28 février 2022, le nombre de personnes ayant fuit les attaques terroristes au Burkina Faso, s’élève à 1 814 283 personnes selon le Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR). Parmi ces déplacés internes, 16,1% sont des hommes, 22,5% sont des femmes et le plus grand nombre, soit 61,4% sont des enfants.
Dans l’optique donc d’apporter leur solidarité à ces personnes, l’Association Nomwaya pour l’épanouissement de la mère et de l’enfant (ANEME), avec l’appui du comité des femmes de la mine IAMGOLD Essakane SA, a voulu à l’occasion du 08 mars 2022 en différé, redonner le sourire aux déplacées interne de Pazani, à travers un don de vivres.
Ce 05 mai 2022, était jour de fête pour les déplacées internes de Pazani, quartier situé dans l’arrondissement n°9 de la ville de Ouagadougou. Installés sous des tentes, ces populations, pour la plupart des femmes et des enfants, attendaient impatiemment l’instant où elles recevront les vivres disposés au milieu de la place. Deux tonnes et demi de riz, une tonne et quart de farine, 120 nattes, 120 bouilloires, des kits scolaires pour 92 élèves, 90 jouets pour les enfants, 80 pagnes et près de 40 futs, ce sont là, les composants des kits qui ont été remis aux déplacées internes.
Au total, 80 familles, 250 femmes et 265 enfants, ont bénéficié de ces kits d’une valeur totale de 4 000 000 de FCFA.
Epanouissement de la mère et de l’enfant
Cet élan de solidarité selon la présidente de l’ANEME Bintou Ouédraogo, s’inscrit en droite ligne de leur objectif qui est de contribuer un temps soit peu au développement de la politique de la famille et de la politique d’aide à la fois aux parents et aux enfants qui rencontrent des difficultés. « Nous travaillons ensemble à développer des opportunités pour accompagner particulièrement les femmes afin de leur offrir au mieux des cadres d’apprentissage et de travail favorable à leur épanouissement » a-t-elle indiqué.
L’association s’est dite satisfaite, pour la tenue de cette journée de don, 3ème du genre, après deux autres, en seulement une année d’existence. « Généralement ce sont nous même qui collectons les dons en faisant le porte à porte. C’est donc une première qu’une entreprise vienne vers nous, pour nous accompagner » a-t-elle confié. Tout en remerciant le comité des femmes de IAMGLOD Essakane SA, pour l’accompagnement, l’ANEME dit attendre encore plus des bonnes volontés.
Le Comité des femmes de IAMGOLD Essakane SA de son coté, s’est également réjoui de la réussite de cette activité. A en croire la présidente du comité, Suzanne Thiam leur objectif en tant que groupement de femmes, c’est de promouvoir les femmes à la fois dans les métiers considérés comme non conventionnels, mais aussi dans toutes les activités sociales, l’épanouissement par la formation et par le développement socio-économique.
La vision qu’elles ont à l’endroit des déplacés internes, c’est d’abord une vision de solidarité, de compassion. « C’est vrai que lorsqu’on parle de compassion, il ne faut pas virer sur la pitié, mais il faut quand même intégrer les problématiques qui comportent le fait d’être déplacé interne et apporter les divers soutiens qui peuvent permettre à ces personnes de retrouver un équilibre » a-t-elle expliqué. Le comité de femmes a tout d’abord été mis en place pour mieux parler des difficultés des femmes dans les mines. Par la suite, la vision s’est élargie pour d’abord mieux faire connaitre les métiers féminins dans les mines et ensuite apporter du soutien à d’autres femmes qui peuvent faire d’autres activités.
« Nous n’avons pas accès à l’eau potable dans le quartier » Safiata Koanda, bénéficiaire
Le sourire aux lèvres, c’est visiblement un beau jour pour Safiata et ses enfants. La raison, elle et ses enfants font partie des bénéficiaires du jour. « Aujourd’hui je suis vraiment heureuse, nous avons eu des vivres. Nous remercions les donateurs. Que le tout puissant les bénissent et leur donne d’avantage de moyens pour continuer dans ce sens » confie -t- elle. Cependant d’autres difficultés subsistent. Selon cette dernière, ils font face à des difficultés d’accès à l’eau potable à Pazani. « Nous n’avons pas accès à l’eau dans notre quartier. Il faut aller loin pour avoir de l’eau et les longues files d’attentes au robinet font qu’on n’en gagne pas toujours. » déplore- t-elle. A l’en croire, la seule pompe à proximité de leurs habitations est hors d’usage, ce qui les oblige à aller loin pour chercher de l’eau.
L’occasion faisant le larron, la présidente de l’association a lancé un appel aux bonnes volontés, afin que ces populations puissent bénéficier de châteaux d’eau.
L’ANEME, un cadre pour la mère et l’enfant.
L’Association Nomwaya pour l’épanouissement de la mère et de l’enfant (ANEME), est une association à caractère non confessionnel et apolitique créée en 2021. Sa mission est de promouvoir la solidarité entre les femmes, de lutter contre la pauvreté des femmes par l’entreprenariat et la formation. Bintou Ouédraogo et son équipe forment donc les femmes sur les métiers de maison, la transformation des produits agricoles et maraichers et aident ces femmes dans la recherche de financement afin de créer des activités génératrices de revenus. « Nous sommes à la recherche de financement pour pouvoir aider les femmes à pouvoir trouver un boulot pour avoir des revenus. Nous sommes également en quête de ressources matérielles comme la patte d’arachide, la tomate pour pouvoir former les femmes » a-t-elle ajouté.
Comme acquis, après plus d’un an d’existence, l’association à mis en place une crèche qui au-delà de la garde des enfants, permet aux femmes en recherche d’emplois de faire des stages pratiques en monitoring des enfants. Selon la présidente de l’association, en une année de fonctionnement, la crèche a déjà dépassé ses capacités d’accueil. Cela agrandit ainsi l’ambition de l’association, qui envisage l’ouverture d’une école maternelle grâce aux soutiens multiformes qu’elle aura. Cela a pour objectif de suivre l’éducation de ces enfants qui sont laissés à eux-mêmes. De plus, « Cela permettra aux mamans de nous confier leurs enfants et de pouvoir aller travailler avec assurance et être plus productive ». a-t-elle conclu. Appel est donc lancé aux bonnes volontés pour la réalisation de ce projet.
Minata Dabiré
