Décidément le landernau politique est émaillé ces derniers temps de démissions. Démission de Mathias Tankoano de la présidence du CSC pour cause d’incompatibilité, à la suite de sa nomination au Bureau exécutif national du MPP – démission de Saran Sérémé de son poste de Médiateur du Faso pour convenances personnelles et démission du président du PUR, parti sankariste. Le trait commun de ces démissions c’est qu’elles comportent toutes une énigme. En ce qui concerne le cas de Mathias Tankoano, c’est une démission qui surprend d’abord parce il est difficile d’imaginer qu’un grand parti comme le MPP ne puisse trouver quelqu’un d’autre pour assumer la fonction de secrétaire aux questions électorales. Les Burkinabés avaient compris que parachuté à la présidence du CSC alors qu’il était conseiller du président du Faso, le jeune avocat était en mission commandée. Alors question. Que s’est-il passé pour qu’à une année presque de la fin de son mandat et à quelques encablures d’une échéance électorale importante, (les municipales sont pour 2022), on ne trouve pas mieux que de perturber un dispositif déjà bien huilé ?
Secundo, on n’en a pas fini d’épiloguer sur le cas Mathias, qu’une autre démission, celle de Saran Sérémé vienne s’ajouter. Comment ne pas s’étonner quand on laisse croire que la bonne dame est une protégée du patron. Y va-t-il eu un casus belli ou alors la dame a-t-elle été placée en réserve de la république en attendant une opportunité imminente? Dans ces conditions avait-on besoin de la faire démissionner ? On ne tardera pas en savoir davantage surtout que ceux qui se croient dans le secret des dieux nous annoncent un prochain remaniement ministériel ? Dans cette hypothèse, croisons les doigts afin que le grand sachem soit bien inspiré. Il serait dommage de gâcher sa fin de règne par des nominations de complaisance.
Enfin la démission de Justin Somé président du PUR, parti sankariste. C’est le comble. Créé le 28 avril 2018 au cours d’une assemblée générale dite constitutive, ce parti entendait organiser un congrès extraordinaire les 9 et 10 octobre prochains. L’occasion d’élire au cours de ce congrès son premier bureau, celui issu de l’assemblée générale étant provisoire. Serait-ce déjà la guerre des chefs qui se profile dans la mesure où selon toute vraisemblance, le prochain congrès devrait investir le véritable géniteur du PUR, Alexandre Sankara qui compte tenu de son statut d’élu national s’était mis en retrait pour ne pas provoquer de vagues. La démission de Justin Somé serait vraisemblablement dû à des frustrations dans la perspective de son remplacement tant il est clair que comme le dit le dicton, l’appétit vient en mangeant ! Il n’est peut-être pas encore tard de colmater les brèches. Selon des sources proches de ce parti, l’intéressé aurait souhaité rencontrer ses camarades avant le congrès. Ce pourrait être pour fumer le calumet de la paix.
GBN