Ils sont 64, en partie des étudiants, à avoir foulé le sol de leur pays d’origine le 15 mars 2023, aux environs de 17h30mn. Ces Burkinabè, qui ont fui les violences racistes en Tunisie sont arrivés à bord d’un avion affrété par le gouvernement. En plus de la majorité qui y était pour les études, certains y étaient pour l’aventure ou encore pour le business, nous rapporte le confrère en ligne Lefaso.net.
A en croire ces émigrés de retour au pays, c’est la déclaration du 21 février 2023 président tunisien Kaïs Saïed, qui a mis le feu aux poutres. « J’entendais çà et là que des africains noirs sont victimes de violences mais je n’ai personnellement pas vécu l’expérience » confie Rasmata Bikienga, étudiante en réseau et sécurité informatique, une des rapatriés. Mais suite au discours du 21 février, elle a dû s’enfermer chez elle pendant deux semaines, pour échapper à la chasse à l’homme noir. Ceux qui par contrainte devaient sortir chercher leurs provisions se faisaient agresser selon l’étudiante.
Contrairement à l’étudiante, Hamadou Sawadogo, un autre rapatrié, dit avoir été victime plusieurs fois de racismes avant même la déclaration du président, lui qui était en Tunisie pour les affaires depuis près de six mois. Il confie ne plus vouloir y retourner même s’il a l’occasion. Rappelant que la décision de rapatriement des compatriotes a été prise en conseil de ministre, suite à la déclaration du 21 février 2023, du président tunisien, le ministre délégué en charge de la coopération régionale, Jean Marie Karamogo Traoré, annonce une autre vague de rapatriement. « Nous avons pu faire venir un premier contingent qui est de 64 Burkinabè. Il y aura éventuellement une deuxième vague de rapatriements par le biais de notre dispositif », a-t-il déclaré.
Minata Dabiré
