Plainte contre l’Etat burkinabè devant la Cour de justice de la CEDEAO : « Le Burkina a pris des engagements, il doit les respecter » dixit Me Ali Traoré

Novembre 2020. Nous sommes à Diapaga, dans la région de l’Est. Une femme âgée et son mari sont accusés d'avoir tué le fils d'une autre femme par sorcellerie. Suite à cette accusation, un groupe de jeunes attaque la résidence du couple indexé. Le domicile est incendié et les biens détruits. Mais les jeunes ne décolèrent pas. Ils tuent et enterrent le mari de la femme. La femme elle, réussit à s'échapper. Elle élit domicile loin de sa résidence habituelle. Les faits sont racontés par l’avocat Me Ali Traoré. Me Traoré ajoute que bien que l'incident ait été signalé auprès des autorités locales et qu'une plainte ait été déposée, aucune enquête effective n'a été menée. Les auteurs de ce crime seraient donc restés impunis. Pendant ce temps, la survivante et ses enfants continuent de subir des dommages matériels et immatériels. Saisis, l’Institut des droits de l’homme et du développement en Afrique (IHRDA) et son partenaire burkinabè le Groupe de recherche-action sur la sécurité humaine (GRASH), déposent, le 5 juillet 2022, une plainte contre l’Etat burkinabè à la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Une procédure première du genre au Burkina. Ces deux organisations accusent l’Etat burkinabè d’avoir notamment « manqué à son obligation de protéger le droit des victimes à la vie, à la propriété et au logement ». Dans cette interview, le président du GRASH Me Ali Traoré par ailleurs avocat explique les raisons de cette plainte tout en exprimant ses attentes vis-à-vis de la justice communautaire.