Des peines de trois ans à la perpétuité prononcées contre 11 accusés La Chambre de première instance du Tribunal militaire de Ouagadougou a tranché le mercredi 6 avril 2022. Trois accusés sont acquittés et 11 ont été reconnus coupables d’attentat à la sureté de l’Etat, de complicité d’attentat à la sureté de l’Etat, d’assassinat, de…
Le Burkina va-t-il grandir par sa justice ?
Aussi longtemps que dure la nuit, le jour finit par se lever. Il fallait un sacré optimisme pour croire que ce jour viendra. Le voici enfin ce jour tant attendu. Le capitaine Sankara et ses douze compagnons d’infortune ont été honorés par ce pays qui les a vu naître. Les Burkinabè connaissaient la sinistre expression : « Si tu fais, on te fait et y a rien. » Une terrible menace si familière aux commandos du conseil qui maintenait le bon peuple burkinabè dans le silence et la peur. Eh bien, le procès Sankara est la preuve qu’il ne faut jamais désespérer de la vie. Le capitaine Sankara l’avait dit lui-même : seule la lutte libère. Ce procès est le fruit de la détermination des Burkinabè qui n’ont jamais cessé de dénoncer la barbarie du 15 octobre et à réclamer justice. Hommage à ces hommes et femmes burkinabè qui font l’histoire. Il faut maintenant se tourner vers l’avenir. Et l’avenir, c’est encore et toujours des dossiers pendants dont les plus emblématiques s’appellent Dabo Boukary, Norbert Zongo mais aussi Guillaume Sessouma, Clément Oumarou Ouedraogo. L’avenir c’est aussi la justice pour toutes ces victimes orphelines de la barbarie. Le Burkina doit pouvoir faire le deuil de ses enfants dont les vies ont été injustement fauchées. C’est de ce travail de deuil que naitra la vraie réconciliation entre Burkinabè. Aucune condamnation n’est irrémédiable pour des hommes décidés à vivre ensemble.