Les médias ne sont pas le problème dans cette guerre injuste imposée au Burkina Faso. Et le pouvoir du MPSR 2 et ses soutiens doivent donc cesser de le faire croire à une certaine opinion. Il ne sert à rien de proclamer que cette guerre ne peut être gagnée sans la communication et adopter une attitude contraire en empêchant la presse de faire son travail. La communication est essentielle pour gagner la guerre contre le terrorisme mais absolument pas n’importe quelle communication. Et la direction que prend le MPSR 2 en la matière n’est guère rassurante.
Dans son histoire, le peuple burkinabè a montré son attachement résolu à la liberté. Il s’est battu pour arracher d’énormes acquis en matière de liberté de façon générale, et de liberté d’expression et de la presse en particulier. En dépit des drames que ce peuple a vécus, il n’a jamais renoncé à ses aspirations à la liberté. Ce sera à l’honneur du MPSR 2 de concilier la lutte contre le terrorisme et la lutte pour la consolidation des libertés individuelles et collectives, pour le développement et l’épanouissement de notre nation. C’est la seule façon de focaliser et de mobiliser tout le peuple sur la lutte contre le terrorisme et d’éviter de multiplier inutilement les fronts.
Les journalistes et assimilés, les travailleurs des médias, les patrons de presse, pour ceux qui l’ignorent encore, sont une composante pleine et entière du peuple burkinabè et ont une haute conscience des intérêts de notre chère patrie, plus que certains de ceux qui les agressent et les dénigrent à longueur de journée. En leur nom, les Organisations professionnelles de médias signataires de la présente :
- apportent leur soutien ferme à tous les confrères et à tous les médias inquiétés ;
- apportent leur soutien aux forces de défense et de sécurité, aux volontaires pour la défense de la patrie et au peuple combattant ;
- compatissent au deuil des familles des victimes militaires et civiles du terrorisme et à la douleur des blessés et des déplacés ;
- condamnent la suspension de RFI ;
- condamnent les menaces contre les confrères Newton Ahmed Barry et Lamine Traoré ;
- interpellent les autorités quant à leur responsabilité à assurer la sécurité des médias et celle des journalistes ;
- encouragent la justice, notamment le Procureur du Faso, à engager et faire aboutir les poursuites contre les auteurs de menaces contre les médias et les journalistes ;
- dénoncent et mettent en garde tous ces individus téléguidés ou non, qui, par ces agissements, mettent en péril la liberté d’expression et de la presse ;
- déplorent et rejettent les mesures restrictives quant à la couverture des actualités de la Présidence du Faso et celles du Gouvernement.
Fait à Ouagadougou, le 18 décembre 2022
Pour le CNP-NZ
Le Président
Guézouma Sanogo
Pour l’AJB
Le Secrétaire Général
Boukari Ouoba
Pour la SEP
Le Président
Boureima Ouédraogo
Pour le SYNATIC
Le Secrétaire Général
Siriki Dramé
Pour l’UBESTV,
Le Président
Issoufou Saré
Pour l’AEPJLN,
Le Coordinateur
Evariste Zongo
Pour l’UNALFA,
Le Président
Lamoussa Jean-Baptiste Sawadogo
Pour l’APAC,
La Présidente de la transition
Bénédicte Sawadogo
Pour l’ARCI,
Le Président
Bélibié Soumaïla Bassolé
Pour l’AEPML,
Le Président
Dr. Cyriaque Paré
Pour l’OBM,
Le Président
Hamado Ouangraoua