Lorsque nous l’avons contacté en avril 2023 pour cette interview, le professeur d'Histoire contemporaine à l'université Joseph KI-Zerbo, Magloire Somé, s’est aussitôt montré disposé à répondre à nos questions. Mais très vite, il se rend compte que ses obligations professionnelles sont si énormes qu'il lui était finalement difficile de satisfaire rapidement à notre requête. Ainsi, de report en report, c’est finalement le 23 février dernier, soit près d'un an après notre sollicitation, qu’il a pu nous recevoir, dans son modeste bureau, au sein de l’université. L'auteur de l'ouvrage « Catholicisme, pouvoir politique et changement social au Burkina Faso de 1956 à 2000 », a répondu, et de manière pédagogique, à nos questions sur l’histoire du Catholicisme dans le monde et au Burkina Faso, les rapports entre l’Eglise catholique burkinabè et le pouvoir politique, la laïcité, etc. « Bien qu’elle soit toujours attachée au principe de la séparation des pouvoirs religieux et politique, l’Eglise catholique au Burkina, n’a cessé de chercher à collaborer avec le pouvoir d’Etat, notamment dans le domaine social, afin de faciliter la mise en œuvre de ses projets sociaux », a résumé l'historien. De la laïcité, il dira qu'il s’agit d’un principe qui exige une stricte séparation des pouvoirs religieux et politique, et qui garantit la liberté de croyance ou non à tous les citoyens. Actualité du monde catholique obligeant, la décision à polémique de décembre 2023 du pape François d'autoriser la bénédiction des couples homosexuels s’invite dans l’entretien. Magloire Somé relève que cette ordonnance du souverain pontife ne reflète pas le conservatisme des valeurs cardinales du catholicisme, d’où son rejet par de nombreux évêques, notamment en Afrique.
