Des mesures contre le port du voile au CEG de Bieha
Pour marquer un coup d’arrêt contre ce qu’on appelle ailleurs des signes religieux distinctifs à l’école publique, le directeur du CEG de Bieha, (une commune rurale de la province de la Sissili) aurait décidé d’interdire le port du voile islamique à l’intérieur des classes. Cette consigne était jusque là respectée mais récemment deux jeunes filles auraient délibérément enfreint la consigne et porté leur voile. Le chef de classe garant de l’application du règlement a pris sur lui de leur ôter les voiles. Ces dernières s’en sont plaint à leur paternel, le mécano du bled qui s’est immédiatement déporté au CEG pour s’en prendre à « l’impertinent » chef de classe qui a osé poser la main sur ses filles et pire d’avoir posé un acte digne d’un mécréant. Le moins que l’on puisse dire est que la démarche paternelle qui a consisté à violer l’espace éducatif, par-dessus la tête des éducateurs, n’a plu ni à la communauté éducative ni à certains parents d’élèves qui auraient tenu à le faire savoir. Aux dernières nouvelles, la situation a été apaisée grâce en particulier à l’action du maire de la commune qui a tenu à entendre tous les acteurs du système sur la question. Ainsi, tous les chefs de classe, les membres de l’APE, les enseignants et le maire de la commune se sont solidarisés de la décision du directeur. Au-delà de l’incident de Bieha qu’il ne faut surtout pas prendre à la légère, il importe d’attirer l’attention des plus hautes autorités en charge de l’éducation sur un phénomène (le port du voile à l’école) qui est en train de se développer et qui risque de remettre en cause le caractère laïc de l’école publique !
De Sapouy à Gayeri, même combat
En écho à la lucarne 253 dans laquelle nous dénoncions les classes-hangars du CEG de Sapouy, nous avons reçu un SOS du CEG de Gayeri exposant la situation, on ne peut plus inconfortable des enseignants et des élèves contraints de faire classe dans des hangars exposés à diverses intempéries. En effet sur les six classes que compte l’école primaire publique de Gayeri B, trois sont en hangars, soit la moitié. Ce qui laisse perplexes enseignants et parents d’élèves, c’est que depuis 2011, les travaux de construction d’un bâtiment à deux classes ont démarré. Et depuis cette date, ces travaux n’en finissent pas de finir, jetant du coup la suspicion dans les esprits. Voilà donc deux saisons que les enfants sont exposés aux intempéries et s’apprêtent à traverser la troisième saison dans les mêmes conditions. Qu’est-ce qui se passe au juste pour qu’il en soit ainsi ? Sont-ce les parents d’élèves qui n’auraient pas tenu leurs engagements de mettre à disposition les salles de classe nécessaires ou les sous ont-ils été dealés par des goinfres ? Ce qui est sûr, c’est qu’avec le début précoce de la saison des pluies, ce sera le début tout aussi précoce des vacances. La conséquence, c’est l’amputation de trois mois de l’année scolaire. Jusqu’à quand va-t-on continuer à sacrifier l’avenir des enfants ?
Contre la faim au Sahel, Oxfam se radicalise
Comment aider la communauté de l’aide à mieux se préparer aux situations d’urgence récurrentes ? C’est la question que pose Oxfam face au constat de la persistance des crises humanitaires au Sahel. L’intervention humanitaire face à la crise humanitaire de 2012 passe pour être la plus importante et la plus efficace de toutes les interventions. Mais malgré cela, des millions de personnes restent vulnérables parce qu’elles n’ont pas reçu l’assistance nécessaire. Si plus de 5 millions de personnes ont reçu une aide alimentaire, par contre, 5, 6 millions de personnes n’ont pas reçu les semences et les outils nécessaires pour préparer la prochaine récolte. Il y a donc nécessité estime Oxfam de briser les barrières entre l’humanitaire à court terme et le développement à long terme. Cela suppose qu’il faut investir davantage dans les administrations et les organisations locales et nationales. Selon le rapport d’Oxfam, 2013 est une année décisive pour la mise en place d’un modèle efficient et efficace de lutte contre la faim par un renforcement de la résilience des populations, leur permettant ainsi de résister et mieux, de s’épanouir, en dépit des sècheresses. Pour cela, il faut accroître les investissements dans l’agriculture paysanne, les réserves alimentaires et les programmes de protection sociale, intensifier les efforts de prévention et de traitement de la malnutrition.