Ce devrait être un détachement pour la sécurisation d’un site stratégique pour le Burkina. C’est devenu le symbole d’un drame emblématique du pays, plongé depuis le 04 avril 2015 dans des séries noires. Le 14 novembre 2021, les Burkinabè apprennent la mort de 53 gendarmes, quatre civils et 18 portés disparus suite à l’attaque terroriste…
Drame d’Inata : « Un lieutenant venait à chaque fin de mois prendre 20 000 000 »
La courbe n’a fait qu’augmenter. Les dépenses liées à la lutte contre le terrorisme ont augmenté progressivement depuis le début du premier acte terroriste sur le sol burkinabè le 04 avril 2015. Ces dépenses prennent en compte le coût de l’alimentation des hommes déployés sur le terrain, les primes d’opérations intérieures qui leur sont servies et les frais de carburant et de lubrifiants pour les patrouilles et autres sorties sur le terrain. Le Burkina a dépensé de 143 074 394 francs CFA à 22 744 880 284 francs CFA de 2015 à 2021 dans le cadre de la lutte contre l’insécurité. Le montant de la prime alimentation et celle d’opération intérieure a progressivement augmenté. En 2015, elle était de 1 500 francs CFA par jour et par militaire. Elle est passée à 2 000 francs CFA à partir de septembre 2020 pour chaque militaire et par jour d’opération. La prime d’opération intérieure a aussi été croissante. Depuis septembre 2021, elle est de 6 000 francs CFA pour un officier déployé par jour, 5 000 FCFA pour les sous-officiers et 4 000 pour les militaires de rang. Cette prime journalière d’opération était en 2020 de 5 000 francs pour un officier, 4 000 francs CFA pour un sous-officier et 3 000 FCFA pour un militaire de rang. L’Evénement consacre une série d’articles sur des pans liés aux ressources financières dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Un coup de projecteur sur le drame d’Inata pour ce premier épisode. Il y a un an, le 14 novembre 2021, le détachement de gendarmerie à Inata dans le Soum a subi une attaque terroriste faisant 57 personnes tuées dont 53 gendarmes et une dizaine de portés disparus. Ce drame a créé l’émoi au regard des conditions dans lesquelles les vies ont été fauchées. L’inspection générale des forces armées nationales sur instruction du président du Faso Roch Marc Christian Kaboré avait diligenté une enquête dont les résultats ont été contenus dans un rapport. Si le document n’a pas été publié comme le réclament plusieurs organisations politiques, syndicales et de la société civile, L’Evénement retrace l’histoire de ce poste de sécurité devenu détachement de gendarmerie d’Inata et révèle les grandes lignes de ce rapport. L’argent et la lutte contre le terrorisme, épisode 00.
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